Equilibriste mental

La charge mentale, l’hypersensible en connaît un rayon. D’ailleurs, l’une des quêtes de sa vie est de trouver le bouton « OFF » qui lui permettra de mettre ses pensées en pause. Car ses propres pensées l’empêchent de réfléchir et ses réflexions paralysent ses actions. Mais comment donc stopper le flux de ces pensées envahissantes et devenir maître de son cerveau ?

 

Le bouton « OFF » ne fait pas partie des équipements du cerveau neuro-atypique. Vous me connaissez : ma quête à moi est de vous faire gagner du temps. Alors ne cherchez plus, vous allez tourner en rond et vous épuiser.

 

C’est déjà le cas ? Aïe. Vite, allons droit au but. Je vous propose une autre option, plus réaliste, grâce à laquelle vous trouverez un peu de tranquillité d’esprit. Votre cerveau va vite, bien et fort ; quelle chance ! Et si vous vous posez mille mauvaises questions à la minute, il n’y est pour rien. Enfin presque.

 

On parle souvent de charge mentale, je lui préfère le terme de pollution mentale ; bien plus approprié lorsqu’il est question d’une personne qui subit son fonctionnement et le fait de n’avoir jamais de répit. Pourtant, il m’est arrivé de rencontrer des gens de notre type ne souffrant aucunement de leur cerveau bouillonnant, de leurs pensées en arborescence et du nombre d’idées qu’ils ont chaque jour.

 

La différence. Leur cerveau est un allié. Ils ne sont pas en lutte contre eux-mêmes. Ils pensent autant que nous, mais s’arrêtent avant la partie « Je ressasse tout ce que j’ai dit (ou pas dit) », « Je culpabilise d’avoir fait (ou pas fait) », « J’anticipe chaque situation et j’essaie de satisfaire tout le monde en permanence ». La pollution mentale prend naissance à cet instant et elle n’est pas une fatalité. Ici, les tyrans intérieurs sont à l’œuvre ; ils ne font pas partie de notre personnalité. Nous pouvons les travailler, les vaincre et jouir pleinement de notre cerveau hypersensible, surefficient, atypique et brillant.

 

Comment ? En le décidant. Maintenant. En faisant la paix avec qui nous sommes profondément, un peu chaque jour. Cette paix aura pour conséquence que notre lutte s’atténue. Ensuite, en identifiant les pensées qui nous pourrissent la vie et nous tyrannisent au quotidien. Demandez-vous en quoi elles vous sont utiles, en quoi elles nourrissent vos besoins. Si la réponse est « en rien », trouvez le moyen de vous en débarrasser. Pour vous guider, cette phrase de Remy de Gourmont sur l’utilité contient beaucoup de sagesse :

 

« Il vaut mieux se laisser guider par l’utilité que par la vérité ; l’utilité, si elle est moins noble, est plus docile. S’il fallait toujours, avant d’agir, nous mettre en possession de la vérité, l’action serait impossible. » C’est à vous de jouer. Personnellement, je m’y emploie jour pour jour !